vendredi 28 avril 2017

Le mois de mai au rucher

Essaim dans un arbre
Au mois de mai, nous nous retrouvons avec des colonies bien développées. Le beau temps est normalement revenu et c’est la période des grandes miellées si celles-ci n’avaient pas déjà débuté en avril. Le mois de mai est aussi celui de l'essaimage. Voyons ensemble quels sont les travaux à effectuer au rucher.

   Mis à jour le 26 avril 2019    


En mai, l’enjeu principal sera la lutte contre l’essaimage.

La prévention de l’essaimage

L’essaimage est le mode naturel des abeilles pour se multiplier. En effet, quand la reine quitte la ruche pour essaimer avec la moitié de la colonie, elle laisse derrière elle des abeilles et des cellules royales qui donneront à la colonie une nouvelle reine. Autant l’essaim qui part que la colonie laissée dans la ruche auront suffisamment de temps avant l’hiver pour trouver un abri, construire des rayons et se constituer des réserves de miel pour passer l’hiver.
Essaim dans un arbre

Même si l’essaimage est une caractéristique de l’abeille qui nous occasionne de nombreux désagréments, soyons admiratif devant ce phénomène qui, durant des millions d’années, a assuré la reproduction et le développement de l’espèce.

Un apiculteur qui respecte ce comportement de l’abeille comprend facilement que pour qu’il n’y ait pas d’essaimage, il est nécessaire de prélever des abeilles auparavant. C’est ce que nous avons déjà fait au cours du mois d’avril en prélevant des cadres dans les ruches pour créer des nucléi.

Il existe cependant d’autres mesures que l’apiculteur peut et doit prendre pour limiter les risques d’essaimages. Certaines de ces mesures sont à court-terme et d’autres à plus long-terme. Ces mesures sont énumérées ci-dessous. Pour plus d'informations, lisez l'article sur la prévention de l'essaimage.

Prévention de l’essaimage à long-terme

Les mesures à long-terme pour empêcher l'essaimage sont:

  • Avoir des jeunes reines 
  • Choisir des races peu essaimeuses 
  • la sélection: en particulier en évitant d'élever sur base de larves ou de cellules royales provenant de colonies essaimeuses 

Prévention de l’essaimage à court-terme

  • Faites travailler les abeilles en leur donnant des cires à bâtir
  • Donner de l’espace aux abeilles en agrandissant le nid à couvain et en plaçant les hausses
  • Favorisez l’aération en retirant le tiroir en)dessous de la ruche
  • Éliminez les cellules royales 
  • Retirez la reine : 

Quand vous constatez la fièvre d’essaimage, il y a moyen de stopper celle-ci en enlevant la reine de la colonie. Prévoyez une ruchette orphelinée. Placez la reine dans une cagette d’introduction que vous fermerez avec un peu de candi. Introduisez la cagette dans la ruchette entre deux cadres de couvain ouverts. Les abeilles vont s’habituer à la reine et la libérer en rongeant le candi. Le défaut de la méthode est d’élever une reine sur une cellule royale produite par une ruche essaimeuse. Pour respecter nos principes de sélection, il convient de la remplacer par la suite par une reine de qualité.

Dans la ruche en fièvre d’essaimage, supprimez toutes les cellules royales sauf deux, de façon à laisser à la colonie la possibilité de se remérer. Ici aussi, après éclosion la reine devra être remplacée par une reine de qualité.
  • La pose de la deuxième hausse

Si les miellées sont au rendez-vous, les hausses doivent se remplir progressivement de miel. Soyez attentif au remplissage de la première hausse, pour placer la seconde à temps. En période de miellée les hausses se remplissent très vite.

La question se pose de placer la deuxième hausse au-dessous ou en dessous de la première. L’idéal est de placer la nouvelle hausse en dessous au plus près du corps de ruche pour bien signifier à la colonie qu’il y a de la place. Si par manque de temps ou simplement pour vous faciliter le travail, vous placez la seconde hausse au-dessus, ce n’est pas dramatique. Les abeilles finiront bien par trouver le volume à remplir.
Quand retirer les hausses ?

Pour retirer les hausses, il faut s’assurer que le miel est suffisamment sec c’est-à-dire qu’il a un degré d’humidité inférieur à 18 %.

Une habitude très répandue chez les apiculteurs consiste à considérer qu’une hausse operculée à 90 % est remplie de miel suffisamment sec. Ce n’est pas toujours le cas surtout en cas de printemps humide.

Pour connaître le degré d’humidité du miel, le plus simple est de faire l’acquisition d’un réfractomètre. Désoperculez quelques cellules de miel de la hausse que vous voulez contrôler et placez une goutte de miel sur la fenêtre du réfractomètre. Vous lirez le degré d’humidité directement dans le viseur. Répétez l’opération plusieurs fois pour vous assurer de l’homogénéité de la mesure.

Si le miel n’est pas assez sec et que l’on annonce du temps sec, laissez la hausse sur la ruche et répétez l’opération quelques jours plus tard.

Si le miel est trop humide et que l’on annonce du temps humide, vous avez la possibilité de retirer la hausse et de la sécher avec un déshumidificateur. Cette technique un peu plus pointue dépasse le cadre de cet article. La technique est décrite dans l’article sur le retrait des hausses.

Pour retirer les hausses, je vous conseille d’utiliser un chasse-abeilles placé la veille entre la hausse à retirer et les hausses que vous laisserez en place sur le corps de ruche. Ce système simple vous évitera d’être confronté à trop d’abeilles présentes dans la hausse au moment de la retirer.

Vous éliminerez facilement les dernières abeilles restantes avec une brosse à abeilles.

La lutte contre le varroa

Le mois de mais est aussi un bon moment pour réduire la pression du varroa dans la ruche.

La bonne nouvelle est que cela est possible sans produit simplement en plaçant un cadre à mâles dans la ruche. Un cadre à mâle est soit un cadre de hausse dadant placé dans le corps, soit un cadre de corps mais avec seulement une demi cire placée dans le haut du cadre. Les abeilles vont poursuivre la construction en cellule de mâles.


Couverture du livreLe varroa est plus attiré par les cellules de mâles qui ont une durée d'operculation plus longue ce qui permet un cycle de reproduction en plus. Vous n'aurez plus qu'a éliminer les cellules de mâles avant l'éclosion pour diminuer naturellement le nombre de varroas.

Cette opération peut être effectuée deux ou trois fois en mai et en juin.


Je vous recommande aussi la lecture de Techniques de lutte contre le varroa.

Autres articles:


Bourdon sur fleur de géranium sauvage
Le mois de juin au rucher

Ruche en paille
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